govegan, le 26 août 2013 à 22h40, dit :
elgreko78, le 20 août 2013 à 13h10, dit :
heu on est d'accord que 10% c'est plus que 8% en therme de difficulté?
Oui c'est cela :
10% de dénivelé positif signifie que pour une distance de 100 mètres, tu montes de 10 mètres en altitude,
8% de dénivelé positif signifie que pour une distance de 100 mètres, tu montes de 8 mètres en altitude
Oui mais il y a aussi le facteur distance qui compte: pas que dénivelée. 15% sur 3 km te font monter de 45m, et 8% sur 6 km te font monter de 48 mètres, ce qui est à peu près pareil.
Si c'est moi dans ma condition actuelle (et sans doute définitive à mon age: 62 ans) c'est pareil:
je monte à pied.
Si c'est moi à 25 ans, 8% sur 6km, je passais sans effort
à condition de garder un tempo pour ne pas me mettre dans le rouge, quand 15% sur 3km, j'aurais planté ou passé dans la grande souffrance en "toxinant": fabrication de lactates dans les muscles qui génèrent de la douleur et des crampes.
D'autres c'est le contraire: ils ne peuvent pas s'oxygéner longtemps, mais ils toxinent moins.
Autre chose: les ruptures de rythme. Liège Bastogne Liège, en dénivelée, c'est l'équivalent d'une belle étape de montagne. Mais des gars qui
tolèrent aux lactates comme Cancellara, Gilbert, passent bien car les côtes de 2 ou 3 km ne sont pas suffisantes pour les mettre dans le rouge complet sur le plan du souffle, ou si par hasard ils y sont pour avoir voulu suivre un grimpeur qui clashe comme Contador sait le faire, les descentes ou le plat derrière leur permettent de
se refaire. Mais des purs grimpeurs qui usent les adversaires par un tempo implacable sur 20km sans plat ne sont pas sur leur terrain.
Purito bien placé au bas du Mur de Huy (20%, Flèche Wallonne) est à peu près imbattable: super tolérance aux lactates et poids plume. Sur la longueur du Tourmalet ou du Galibier, si ça grimpe d'enfer façon diesel sans rupture de rythme, il coincera avant la fin (plus de 20km de grimpette sans occase pour se refaire la cerise)
Une autre donnée. Avec les côtes en plaine, la route est souvent à peu près droite. En montagne, dans le creux des lacets, pour une pente moyenne à 10%,
l'extérieur peut être à 7% et l'intérieur à 13% si la courbe est serrée. En course il n'y a personne en face... Toi, tu dois rester sur ta droite (en principe et ça vaut mieux parce que
vélo qui monte contre
voiture qui descend, c'est rarement
vélo qui gagne) et donc, tu choisis rarement ta trajectoire. Tu es à un 10%, le lacet arrive, une bagnole se pointe en face - toujours à ce moment: jamais avant, jamais après - et tu dois t'enfiler l'intérieur à 13-14% sur 50m. Si tu n'as pas eu le réflexe de mettre
tout à gauche sur la cassette (si ce n'est déjà fait), le moment est pénible.
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On n'évoque pas les descentes mais je t'invite, en montagne, où ça tourne souvent (pas comme en zone vallonnée) à faire super gaffe aux virages qui se referment.
Ils commencent pas trop serrés, donc tu crois pouvoir les passer à 60-70-80 et soudain la courbe se resserre. Alors tu dois impérativement donner un coup de patin pour passer à 50 sinon, sortie de route assurée... Mais tu es incliné, la roue avant est tournée: gamelle assurée et à cette allure, tu es transformé en steack tartare si tu te contentes de glisser sur le bitume, tu peux sauter un ravin ou percuter une muraille (et je ne te raconte pas l'emberlificotage dans des barbelés, j'ai connu ça... on a dû les couper pour me dégager
Je ne te dis pas la rigolade des Hollandais arrêtés pour me secourir, une fois qu'ils ont vu qu'il n'y avait rien de cassé)
En course, ils ont la route pour eux, des motos devant qui indiquent la courbe (ils voient les feux de freinage, des fois des panneaux "virage qui ferme"), un directeur sportif derrière avec un livre de route ultra précis qui indique les pièges à l'oreillette (et un mec qui fait les descentes comme Nibali ou Contador les a reconnues).
Nous, on n'a rien de tout ça (et en plus, c'est pas notre métier)
On freine avant le virage, pas pendant (du moins on ne commence pas à freiner pendant le virage si on peut maintenir un frottement raisonnable). Donc il faut doser en fonction du "pire" dans le virage et le "pire" n'est pas forcément à son début.
Je ne connais pas de gars qui n'a pas fait sa première "longue descente" de façon très imprudente, insconscient des riques qu'il a pris (c'est si euphorique...). Souvent on a un joker, mais pas toujours.
)
